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2e création musicale ! "Fragment"

Dernière mise à jour : 5 avr. 2024


Vendredi 13 Octobre, séance d'enregistrement avec Eve Caillibooter autour du poème de Louise Michel , "Fragment"





Un texte doux et lumineux sur la mort, la vie , la liberté. " (...) La poésie de Louise Michel sait, par ses images et ses rythmes, représenter une époque avec ses évènements qui sont passés dans l'histoire, dans les temps révolus et aussi présenter sa vision poétique de l'homme, être qui cherche éternellement sa place exacte dans l'ordre naturel des choses. " (Marion V. Piper, dans "Fragment de vie et de mort", ed. La Découverte)


Création musicale à partir de produits locaux !


"Le texte m'a plu pour son thème et sa sonorité, et plus je le lisais, plus je l'appréciais pour son ouverture d'esprit. Le texte, plus tu le lis, plus tu l'aimes. J'aime la musique qui dorlote le texte, un peu comme des vagues qui emporte les mots vers la strophe suivante. Quand je lis ce texte, j'ai l'impression d'être près de Louise. " (Eve Caillibooter, 4e CHAM) .





Tout dormait dans la nuit et dans l’ombre profonde A peine si le vent faisait frissonner l’onde Ou froissait le roseau ; Et dans l’immense paix, les ifs du cimetière Murmuraient doucement : il fait bon sous la terre, O morts, dans les tombeaux.


Sous l’herbe haute et verte où sont les moissons blondes Germant comme le blé, sous les bois, sous les ondes. Tout change et se confond, Et la vie et la mort, – néant de toutes choses. Poussière qui renaît au calice des roses Et dans l’humus fécond.


Le temps, dans ce creuset que tout recouvre d’ombre, Amoncelle sans fin êtres et jours sans nombre ; Tout va se transformant, Et le protoplasma, sous les vagues mouvantes, Et les groupes humains et les sphères ardentes Dans le grandissement.


Comme en des océans à la fin de leur route, Les êtres en mourant y tombant goutte à goutte Et sans se souvenir. Et l’éternité mêle au creuset où tout passe Les plantes et la chair, les êtres et la race ; Tout change sans finir :


Un fluide, peut être ainsi qu’une atmosphère, Revêt pour quelques jours les êtres et la sphère, Dispersés par la mort ; Il s’en va dans l’espace avec le dernier râle, Dans l’espace où tournoie et la matière astrale Et la vie à plein bord.


Comment voulons-nous donc, quand tout change sans cesse, Régler tout l’univers sur notre petitesse ! Quoi ! serions-nous donc sourds ? Il n’est point d’autre loi que celle d’harmonie ; Chaque note, chaque être a, sans qu’on l’y convie, Heure et place toujours.


Dans le noir infini, tous les groupes d’étoiles S’attirent librement, voguant à pleines voiles, Et sans fin et sans bord ; Nulle main ne conduit les soleils dans l’espace, Ainsi tout groupe humain et tout être a sa place, Sa note de l’accord.


(Publié dans Harmonie, décembre 1892.) - peinture : "les ifs" de Lyn.







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