top of page

Poèmes et textes...
de Louise et ses contemporains...

Poèmes de Louise...

A bord de la "Virginie"

Voyez, des vagues aux étoiles
Peindre ces errantes blancheurs !
Des flottes sont à pleines voiles
Dans les immenses profondeurs...

Dans les cieux, des flottes de mondes, Sur les flots, les facettes blondes

De phosphorescentes lueurs.

Avant l'aube

La tempête a fermé ses ailes.

Ainsi qu’au matin d'un beau jour,

Tout revêt des formes nouvelles,

Les maux n’auront plus de retour,

Mais pour briser la lourde chaîne

Oh ! Combien il faudra de haine

Toute faite d'immense amour 

A mes frères

Frères, dans la lutte géante,
J’aimais votre courage ardent,
La mitraille rouge et tonnante,
Les bannières flottant au vent.
Sur les flots, par la grande houle,
Il est beau de tenter le sort ;
Le but, c’est de sauver la foule,
La récompense, c’est la mort.

chansons des prisons

Nous reviendrons foule sans nombre,
Nous viendrons par tous les chemins,
Spectres vengeurs sortant de l’ombre,
Nous viendrons nous serrant les mains.

Eternité

Mais sachez bien, vainqueurs sublimes,
Que si vous en frappez un seul,
Il faudra, poursuivant vos crimes,
Sur tous étendre le linceul ;
Nous fatiguerons votre rage,
Pour vous jeter, froids assassins,
Toujours notre sang au visage.
Nous renaîtrons tous sous vos mains.

Hiver et nuit

 Soufflez, ô vents d’hiver, tombe toujours, ô neige,
On est plus près des morts sous tes linceuls glacés.
Que la nuit soit sans fin et que le jour s’abrège :
On compte par hivers sur les froids trépassés.

La danse des bombes

 Amis, il pleut de la mitraille.
En avant tous ! Volons, volons !
Le tonnerre de la bataille
Gronde sur nous… Amis, chantons !
Versailles, Montmartre salue.
Garde à vous ! Voici les lions !
La mer des révolutions
Vous emportera dans sa crue

La révolte

Fais-toi plus grande que la terre
Afin de tout prendre à la fois :
Crime, désespoir et misère,
Codes sanglants, menteuses lois.
Monte, monte, révolte sainte !

Le rêve

 Comme le flot frappe la grève

Ou comme aux bois souffle le vent

Aux coeurs aussi chante le rêve

Plus que la vie il est vivant.

Les hirondelles

 Hirondelle qui vient de la nue orageuse
Hirondelle fidèle, où vas-tu ? dis-le-moi.
Quelle brise t’emporte, errante voyageuse ?
Ecoute, je voudrais m’en aller avec toi,

Les ouvriers de Rouen

Ils s’en vont, et la ville est au loin effacée ;
Ils ont peur ; les plus grands prennent, l’âme glacée,
Les petits par la main.
Ils s’en vont, et sur eux se répand la grande ombre ;
Beaucoup ne souffrent plus, hélas ! car le froid sombre
A fait taire la faim !

Océan

Tout enfant, un navire éblouissait mon rêve ;
Il voguait, je ne sais sur quelle vaste mer,
A pleines voiles, seul vers l’horizon sans grève ;
Il semble que c’était hier.

Souvenirs de Calédonie

Ici l’hiver n’a pas de prise,
Ici les bois sont toujours verts ;
De l’Océan, la fraîche brise
Souffle sur les mornes déserts,
Et si profond est le silence
Que l’insecte qui se balance
Trouble seul le calme des airs.

Sous les flots 

La mer se retirant a laissé sur la grève

Un peu de son écume et des varechs flottants, 

Et des êtres pareils à des formes de rêve, 

Et l’on n’entend plus rien au loin que les brisants

C’est la paix du désert, la grande paix sauvage, 

Que les flots gris du sable et les flots de la plage

Conservent dans leurs plis mouvants. 

A ceux qui veulent rester

esclaves

Montmartre, Belleville,

ô légions vaillantes,
Venez, c’est l’heure d’en finir.
Debout ! la honte est lourde et pesantes les chaînes,
Debout ! il est beau de mourir !

Chanson de cirque

Les hauts barons blasonnés d’or,
Les duchesses de similor,
Les viveuses toutes hagardes,
Les crevés aux faces blafardes,
Vont s’égayer. Ah ! oui, vraiment,
Jacques Bonhomme est bon enfant.

Dans les mers polaires

 La neige tombe, le flot roule,
L’air est glacé, le ciel est noir,
Le vaisseau craque sous la houle
Et le matin se mêle au soir. 

Formant une ronde pesante,
Les marins dansent en chantant ;
Comme un orgue à la voix tonnante,
Dans les voiles souffle le vent.

Fragment

 Tout dormait dans la nuit et dans l’ombre profonde
A peine si le vent faisait frissonner l’onde
Ou froissait le roseau ;
Et dans l’immense paix, les ifs du cimetière
Murmuraient doucement : il fait bon sous la terre,
O morts, dans les tombeaux.

La chanson du chanvre

 Le printemps rit dans les branches vertes,
Au fond des bois gazouillent les nids ;
Tout vit, chantant les ailes ouvertes,
Tous les oiseaux couvent leurs petits.
Le peuple, lui, n’a ni sou ni mailles,
Pas un abri, pas un sou vaillant ;
La faim, le froid rongent ses entrailles.
Sème ton chanvre, paysan !
Sème ton chanvre, paysan !

La nuit de la mort de

Vaillant

Jamais ne viendra donc la fin ?
Dorment-ils tous, les meurt-de-faim ?
Jamais, jamais le dernier jour
Ne les jettera-t-il à leur tour
Dans les angoisses de la mort,
Ces bandits que la rage mord ?

La source

 Sous la fenêtre au noir grillage,
Sans cesse on entend couler l’eau.
On se croirait en un village
Où doucement chante un ruisseau,
Ou bien dans les bois, sur la mousse,
Ouïr la source claire et douce
Qu’aiment le pâtre et le troupeau

Les corbeaux

Allez, corbeaux, prenez sans crainte
Ces affreux et sacrés lambeaux ;
Contre vous n’ira nulle plainte ;
Vous êtes purs, noirs oiseaux.
Allez vers les peuples esclaves,
Allez semant le sang des braves,
Qu’il germe pour les temps nouveaux !

les oeillets rouges

Aujourd’hui, va fleurir dans l’ombre
Des noires et tristes prisons.
Va fleurir près du captif sombre,
Et dis-lui bien que nous l’aimons.

Manifestation de la paix

 C’est le soir, on s’en va marchant en longues files,
Le long des boulevards, disant : la paix ! la paix !
Dans l’ombre on est guetté par les meutes serviles.
O liberté ! ton jour viendra-t-il jamais ?

Sous les niaoulis

Sur les niaoulis gémissent les cyclones,
Sonnez, ô vents des mers, vos trompes monotones !

Versailles capitale

C’est l’heure où tombent les couronnes,
Comme à la fin des froids automnes,
Tombent les feuilles des forêts.

jb clément.gif

Au mur ! 

Jean-Baptise Clément

Au mur disait le capitaine
La bouche pleine et buvant dur,

Au mur ! 

jb clément.gif

Le pressoir

Eugène Pottier

 Chantons le martyre en extase !

Chantons la vendange et l’espoir !

Chantons, chantons les grappes qu’on écrase,

Les grains saignant sous le pressoir.

Pottier.jpeg

Elle n'est pas morte

Eugène Pottier

Ils ont fait acte de bandits,

Comptant sur le silence.

Achevez les blessés dans leur lit,

Dans leur lit d’ambulance

Et le sang inondant les draps

Ruisselait sous la porte.

Pottier.jpeg

L'armistice

Alphonse Leclerc

Ah ! zut à ton armistice

Bismarck, nous n’en voulons pas.

A LECLERC.jpeg

L'internationale

Eugène Pottier

 Debout ! les damnés de la terre !

Debout ! les forçats de la faim !

La raison tonne en son cratère :

C’est l’éruption de la fin.

Pottier.jpeg

La Marseillaise de la 

Commune

Mme Jules Faure

Chantons la liberté,

Défendons la cité,

Marchons, marchons, sans souverain,

Le peuple aura du pain.

Mme Faure.jpeg

La semaine sanglante

Jean-Baptiste Clément

Oui mais…

ça branle dans le manche,

Les mauvais jours finiront.

Et gare à la revanche

Quand tous les pauvres s’y mettront !

Quand tous les pauvres s’y mettront !

jb clément.gif

Le sir de Fisch-ton-kan

Paul Burani

V’là le sire de Fisch Ton Kan
Qui s’en va-t-en guerre
En deux temps et trois mouv’ments

Sens devant derrière
V’là le sire de Fisch Ton Kan

 

Burani.jpg

Ne dérangeons pas le monde

Eugène Pottier

Utopistes que nous sommes,
Comme on doit nous trouver fous !
Vouloir le bonheur des hommes,
Mais de quoi nous mêlons-nous ?

Pottier.jpeg

Quand viendra-t-elle

Eugène Pottier

 J'attends une belle,
Une belle enfant,
J'appelle, j'appelle,
J'en parle au passant.
Ah! je l'attends, je l'attends!
L'attendrai-je encor longtemps?

Pottier.jpeg

Viro major

Victor Hugo

Ayant vu le massacre immense, le combat,
Le peuple sur sa croix, Paris sur son grabat,
La pitié formidable était dans tes paroles ;
Tu faisais ce que font les grandes âmes folles,
Et lasse de lutter, de rêver, de souffrir,
Tu disais : J'ai tué ! car tu voulais mourir.

hugo.jpeg

Chants révolutionnaires

Eugène Pottier

Il n'est pas de sauveur suprême, 

Ni Dieu, ni César, ni tribun...

Pottier.jpeg

Le temps des cerises

Jean-Baptise Clément

  Quand nous chanterons, le temps des cerises

Le gai rossignol, le merle moqueur

Seront tous en fête.

jb clément.gif

Chant de guerre parisien

Arthur Rimbaud

Et les Ruraux qui se prélassent
Dans de longs accroupissements, Entendront des rameaux qui cassent Parmi les rouges froissements !

rimbaud.jpeg

Jean Misère

Eugène Pottier

 Pas un astre et pas un ami !

La place est déserte et perdue.

S’il faisait sec, j’aurais dormi,

Il pleut de la neige fondue.

Ah ! mais…

Ça ne finira donc jamais ?…

Ça ne finira donc jamais ?…

Pottier.jpeg

L'insurgé

Eugène Pottier

Devant toi, misère sauvage,

Devant toi, pesant esclavage,

L’insurgé se dresse

Le fusil chargé.

Pottier.jpeg

La canaille

Alexis Bouvier

Dans la vieille cité française

Existe une race de fer
Dont l'âme comme une fournaise

A de son feu bronzé la chair
Tous ses fils naissent sur la paille

Pour palais ils n'ont qu'un taudis

C'est la canaille, et bien j'en suis

Alexis_Bouvier.jpeg

La mort d'un globe

Eugène Pottier

Les univers, au sein des nuits profondes,
Cherchant ses os les pourront découvrir
Au champ de lait, cimetière des mondes.
Pleurez, soleils, un globe va mourir !

Pottier.jpeg

La Commune

Jean Ferrat

Il y a cent ans commun commune, comme un espoir mis en chantier Ils se levèrent pour la Commune en écoutant chanter Potier
 

jean ferrat.jpeg

Bonhomme

Emile Dereux

Bonhomme ne sens(sais)-tu pas ?

Qu’il est temps que tu te réveilles ? Lonla ?

Voilà vingt ans que tu sommeilles,

Voilà vingt ans qu’à tes oreilles

La liberté(l’égalité) pleure et gémit.

Bonhomme, bonhomme,

Lève toi, le jour luit.

eMILE DEREUX.jpeg

Paris pour un beefsteack

Emile Dereux

Libre aux manants de rester patriotes,

Et de mourir sous les feux ennemis ;

Moi, j’aime mieux la sauce aux échalotes…

eMILE DEREUX.jpeg

Sur une barricade

Victor Hugo

Sur une barricade, au milieu des pavés
Souillés d’un sang coupable et d’un sang pur lavés,
Un enfant de douze ans est pris avec des hommes.
— Es-tu de ceux-là, toi ? — L’enfant dit : Nous en sommes.
— C’est bon, dit l’officier, on va te fusiller.

hugo.jpeg

Vive la Commune

EUgène Chatelain

 Je suis franc et sans souci ;

Ma foi, je m’en flatte !

Le drapeau que j’ai choisi

Est rouge écarlate.

De mon sang, c’est la couleur

Qui circule dans mon cœur.

Vive la Commune !

Enfants,

Vive la Commune !

Chatelain_-_Les_exilées_de_1871,_1886_(page_4_crop).jpg
bottom of page